Introduction

Publié le par hannibal-et-cesar-dans-les-alpes.over-blog.fr

 

En avril 2010, j'ai publié "Hannibal et César dans les Alpes". Ce livre n’est pas une simple réédition du livre Hannibal en Gaule publié en 2005. Ce livre confirme l’emplacement des  embuscades des tribus gauloises sur le convoi d’Hannibal et apporte des arguments complémentaires au passage d’Hannibal par le col de Savine-Coche à quelques centaines de mètres du col du Clapier. Mais deux apports très importants le distinguent très nettement du livre Hannibal en Gaule et des centaines de travaux écrits sur le sujet.

 

Deux itinéraires majeurs de la Gaule à la plaine du Pô

Une première découverte nous semble à la fois étonnante et pourtant presque évidente. Très progressivement, nous nous sommes aperçus qu’il y avait dans l’Antiquité préromaine deux itinéraires majeurs qui reliaient l’un, le Languedoc à la plaine du Pô, l’autre le centre de la Gaule à la plaine du Pô. Ces itinéraires se rejoignaient à l’entrée de la Cluse de Voreppe, l’entrée des Alpes et gagnaient la Maurienne par le Pas de la Coche, un col très fréquenté dans l’Antiquité. Ce sont les itinéraires qu’ont empruntés Hannibal et César selon notre thèse.

  

  Carte des découvertes archéologiques majeures

  L’itinéraire principal de traversée des Alpes occidentales d’après la géographie, les découvertes archéologiques et l’étude des textes antiques

 

 quelconque des dizaines de pistes qui traversaient les Alpes  

Hannibal et César ont dû emprunter l’une des routes importantes ou la route importante qui permettait une traversée rapide des Alpes. Cette route ou ces routes devaient être assez larges pour permettre au moins à deux ou trois soldats de marcher côte à côte. En marchant en file indienne, leurs convois auraient dépassé les 100 km et auraient été une cible trop facile pour les tribus de pillards dans les Alpes. Malgré cela, une tribu des Alpes tendit une embuscade aux deux convois dans un endroit particulièrement difficile, là où les troupes d’élite d’Hannibal et de César pouvaient difficilement porter secours au reste du convoi.

 Nous pensons que le parcours d’Hannibal en Gaule peut être retrouvé pratiquement sans les textes antiques; il suffit de rechercher l’itinéraire important pour aller de la vallée du Rhône à la plaine du Pô dans l’Antiquité préromaine. La même observation peut être faite pour le passage de César dans les Alpes.

Existait-il plusieurs itinéraires importants, qui traversaient les Alpes avant la construction des voies romaines au début de l’ère chrétienne ?

     La réponse à cette interrogation est une partie majeure de ce livre. Nous allons rechercher les itinéraires traversant les Alpes dans l’Antiquité préromaine et nous apercevoir que l’itinéraire pris par Hannibal et César est plus que vraisemblablement l’itinéraire majeur de la traversée des Alpes Occidentales dans l’Antiquité préromaine.

 

Une découverte extraordinaire et pourtant absolument logique

L’écrivain grec Polyen[1] décrit une tentative d’embuscade des Gaulois sur le convoi de César lors de l’une de ses traversées des Alpes. Et les quelques caractéristiques du site de cette embuscade, trouvées dans le texte de Polyen, se retrouvent étonnamment sur le site du Mt Charvin, le site de l’embuscade meurtrière des Gaulois sur le convoi d’Hannibal d’après notre thèse.

Est-il possible de trouver en Maurienne ou dans la vallée de la Durance[2] plusieurs sites où une poignée de Gaulois mal armés, ose attaquer des troupes aussi nombreuses et entraînées que les troupes de César et d’Hannibal ?

 

 Mont-Chauvin deux routes

 

Des nouveaux arguments  qui confirment les sites des embuscades de tribus gauloises sur le convoi d’Hannibal

 

L’apport essentiel de notre premier livre Hannibal en Gaule est la découverte des emplacements des embuscades de tribus gauloises sur le convoi d’Hannibal. Depuis la publication de ce livre en 2005, nous avons poursuivi et approfondi nos recherches. Elles ont apporté des confirmations à notre thèse.

Ce sont de nouveaux arguments en faveur de l’emplacement de l’attaque des Allobroges sur le convoi d’Hannibal au niveau de la cluse de Voreppe, des arguments qui confirment notre hypothèse sur l’emplacement à Voreppe du bourg fortifié, entouré de hameaux, cité par les historiens antiques Polybe[3] et Tite-Live.

 Nous avons aussi travaillé avec une section du CNRS spécialisée dans les manuscrits grecs anciens pour préciser la traduction d’une phrase de Polybe et pour trouver la signification la plus vraisemblable du mot intraduisible Leukopetra utilisé par Polybe. Ce travail confirme notre thèse sur l’emplacement de l’embuscade des Gaulois sur les flancs du Mt Charvin.  

Ce nouveau livre apporte également une explication à la contradiction entre les textes antiques de l’historien grec Polybe et de l’historien latin Tite-Live. Plusieurs auteurs de grand talent avaient remarqué que Tite-Live avait introduit à l’intérieur des récits des compagnons d’Hannibal une phrase provenant d’un autre historien antique. En éliminant cette phrase, les deux textes deviennent presque parfaitement complémentaires, nous avons maintenant à notre disposition un texte plus précis, plus complet. Le texte de Tite-Live corrigé apporte de nouveaux arguments à notre thèse et confirme l’élimination de nombreuses hypothèses qui étaient déjà contraires au texte de Polybe.

 

La confirmation du passage

 d’Hannibal par le col de Savine-Coche 

 Le docteur de Lavis-Trafford avait été plus loin que ses prédécesseurs en précisant le passage d’Hannibal par le col de Savine-Coche, dépression voisine du col du Clapier, grâce à neuf conditions qu’il avait trouvées dans le texte de l’historien grec. Nous confirmons cette remarquable étude en expliquant pourquoi Hannibal a franchi les Alpes par ce col plutôt que par le col du Montcenis, un col moins élevé et surtout beaucoup moins raide que le col de Savine-Coche.                                                              La découverte d’un important village néolithique au pied du col du Clapier et non du Montcenis, confirme l’existence d’un chemin antique entre la Maurienne et la plaine du Pô par le col du Clapier.

La découverte d’une tombe punique sur l’antique chemin du col du Clapier à la plaine du Pô par le col de Fenestrelle pourrait être, si elle est confirmée, un argument important en faveur du passage d’Hannibal par le col du Clapier. 

Enfin, un chapitre montre que la thèse du Petit St Bernard, proposée à nouveau par plusieurs auteurs, est en contradiction totale avec de nombreuses caractéristiques essentielles trouvées dans les textes antiques.              



[1] Le livre de l’écrivain grec Polyen Stratagèmes raconte les stratagèmes des Généraux de l’Antiquité dont deux concernent César.

[2] Nous montrerons plus loin que César n’a pu franchir les Alpes que par les cols de la Maurienne ou par le col du Montgenèvre.

[3] Le texte de l’écrivain grec Polybe est la source principale du passage d’Hannibal en Gaule.

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